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Kyle Abraham – Théatre des Abbesses – Paris – October 2016

Le ballet agace, dès le début : en clichés, en exploitant une vraie préoccupation sociale, celle du racisme et de l’exclusion sociale aux États-Unis mais sans jamais y plonger avec émotion, sans pénétrer dans les fractures profondes que la danse pourrait faire ressentir. Les images vues et revues sont accumulées, les corps noirs menottés et allongés par terre, les tennis des dealers de drogue sur les fils électriques, les répétitions agaçantes des « niger », « bitch » ou des « bitch nigger ». C’est un engagement pauvre, raté, qui cantonne le noir américain dans une attitude passive, comme ce cri qu’il pousse dans la nuit « Help Me ».

La danse elle-même peut-elle s’en élever et nous séduire ? Elle n’y parvient pas. Infusée de Preljocaj, elle s’attèle à la beauté du mouvement (au moins, là on évite les clichés) mais n’y parvient pas totalement. La même phrase est répétée en boucle, par devant, par derrière, de profil : ce pied jeté en arrière, le basculement du corps et les mains qui se projettent haut avec grâce.

Les moments de beauté émergent dans une bande sonore pleine de charme, diverse. Au point de dominer la danse, comme dans cette scène finale où trois morceaux s’enchainent, alors que les danseurs ne bougent plus.

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